Vous retrouverez sur cette page deux résumés concernant le roman d’Honoré de Balzac : La peau de chagrin. Le premier est un résumé court tandis que le deuxième résumé est détaillé en trois parties avec l’épilogue.

Si vous désirez l’analyse complète du roman, il vous suffit de suivre le lien ci-dessous. Bonne lecture 😉


  1. 📄 Résumé court
  2. 📑 Résumé par chapitre
    1. Le talisman
    2. La femme sans cœur
    3. L’agonie
    4. Épilogue

📄 Résumé court

Le roman suit la progression tragique de Raphaël au fil des désirs et des renoncements. Au début, il est accablé par le désespoir et la pauvreté : joueur invétéré ruiné, il songe au suicide sur un pont de la Seine. C’est alors qu’il rencontre par hasard un vieil antiquaire mystérieux, qui lui propose en gage de vie une peau de chagrin aux propriétés extraordinaires. Le vendeur avertit Raphaël : la peau exaucera immédiatement ses souhaits (richesse, amour, gloire…), mais elle se chargera en même temps, en se rétrécissant, des marques de l’énergie vitale dépensée. Raphaël acquiesce, pensant naïvement s’octroyer l’éternelle jeunesse. Il ne tarde pas à expérimenter la puissance de ce talisman : affamé, il commande un festin somptueux, attirant l’admiration de ses compagnons. Richesse et plaisirs affluent dès qu’il formule un désir, toujours suivis de la vision angoissante de la peau qui se consume à mesure.

Peu à peu, Raphaël prend conscience de l’écart tragique entre son apparence et sa vie intérieure. Balzac note que Raphaël conserve le « visage d’adolescent », tandis que son âme se flétrit comme celle d’un vieillard. À chaque année de vie sauvée grâce au talisman correspond le sacrifice de jours futurs : Raphaël « voyait ce que chaque désir devait lui coûter de jours ». Cette « blessure », il la ressent lorsqu’il accorde de l’argent à son ancien professeur Porriquet : « Tu m’arraches … dix années d’existence ! » s’écrie-t-il alors, conscient de l’inexorable pacte.

Progressivement, le cercle social et les thèmes passionnels façonnent son destin. Raphaël fréquente la haute société du Paris de la Restauration (palais du Palais-Royal, dîners fastueux chez Taillefer, cours et bals). Il se lie d’amitié avec le riche Taillefer et son secrétaire Émile, à qui il confie son talisman en plaisantant. Il est aussi attiré par deux femmes : Pauline, pauvre mais innocente, et Fœdora, riche comtesse italienne. Ces relations illustrent les conflits entre amour pur et intérêts mondains. Pauline incarne la simplicité idéale ; Raphaël en devient amoureux mais finit par la repousser, incapable d’accepter l’idée d’un mariage dans la pauvreté. À l’inverse, Fœdora lui offre luxe et sensualité, mais leur passion reste entachée d’égoïsme et de passion orageuse. Balzac oppose l’attrait du cœur et celui de l’argent : Raphaël, « travaill é par la maladie de l’idéal », veut tout ou rien, le plaisir extrême ou rien, comme dans un jeu insensé où chaque gain est « ou tout ou rien ».

La révolution intérieure de Raphaël survient lorsque, après avoir hérité d’une immense fortune par succession, il constate que cette fortune lui a coûté d’un seul coup trois ou quatre décennies de vie. Le mot du titre, « peau », s’entend doublement : la peau garde l’éclat juvénile alors que la vie s’écoule, rendant Raphaël « le spectacle d’un être au corps jeune et à l’âme vieille ». Ce dilemme ultime, traduire ses vœux en longueurs de vie, devient sa hantise. Il tente alors d’user le talisman au minimum : il se promet de bannir toute volupté gratuite. Il envisage de mourir pour l’amour (référence à la légende de Faust), décide qu’il faut « vivre sans désirer », voire il se jette un moment dans une folie somnambulique pour échapper à la conscience de sa tragédie. Mais chaque choix se heurte à la fatalité du pacte : plus Raphaël repousse ses désirs, plus la peau cesse de rétrécir, comme pour vérifier son ultime espoir.

Dans la dernière partie (L’agonie), le héros, rongé par l’ennui et la culpabilité, s’efforce de repousser sa fin par la science et la raison. Il consulte d’abord un professeur de mécanique, Planchette, qui soumet la peau à la presse la plus puissante sans obtenir le moindre changement. Un chimiste (le baron Japhet) tente de la dissoudre mais en vain. Ces savants en viennent à conclure que le phénomène dépasse toute méthode rationnelle : Planchette, piqué de ne pouvoir rien faire, se tourne vers la foi en Dieu, tandis que Japhet déclare ironiquement qu’il « croit au diable » pour expliquer l’affaire. De même, Raphaël fait appel aux médecins les plus réputés (Maugredie, Caméristus, Brisset et Bianchonà qui débattent de systèmes pharmaceutiques et vitalistes mais n’aboutissent qu’à prescrire des sangsues, un régime strict et des thermes. En d’autres termes, la science de son temps se révèle impuissante et même grotesque face au surnaturel du talisman.

Peu à peu s’impose à Raphaël la leçon amère du récit : la règle du talisman est inéluctable. Son amour pour Pauline, sa passion pour Fœdora, ses entreprises intellectuelles, tout finit par s’effacer devant la conscience de l’inexorable encerclement du Temps. Conscient qu’il « pouvait tout et ne [veu]lait plus rien » tant le monde lui appartient et l’écrase, il renonce à ses ultimes projets. Le roman se termine sur l’image d’un mourant accablé par sa lucidité tardive : Raphaël meurt enfin, adolescent en apparence mais vieilli d’avance dans son esprit, emportant avec lui la plainte que chaque désir l’aura fait payer en jours de vie. Ainsi Balzac souligne tragiquement l’écart croissant entre son corps préservé et une « âme flétrie de vieillard », offrant une parabole sombre où le désir, miraculeusement comblé, se paye en martyre de l’existence.


📑 Résumé par chapitre

Le talisman

Vers la fin octobre 1830, Raphaël de Valentin, jeune marquis désargenté, traverse le Paris du Palais-Royal en quête de jeu. Il participe à une partie de roulette dont il sort ruiné. Déprimé, il songe au suicide sur le pont Royal, quand un vieil antiquaire à l’aspect mystérieux l’aborde. L’antiquaire détient un talisman étrange, la « peau de chagrin » : c’est un long morceau de cuir énigmatique, probablement issu de l’onagre, une peau inusitée d’apparence ordinaire mais aux propriétés occultes. L’homme le lui propose en gage (à crédit) contre un paiement de quatre cents francs (sommes que le vendeur se prête même à prêter). Intrigué et sans le vouloir au départ, Raphaël accepte pour tuer son ennui et, croyant voir un phénomène surnaturel, saisit le talisman. Comme l’antiquaire l’avertit, la peau exauce aussitôt ses souhaits, mais en se contractant à chaque vœu réalisé. Raphaël n’en garde qu’une lueur d’espoir : lui qui fuyait la vie, il pense se réserver le droit de disparaître ensuite sans regret.

Dès qu’il possède la peau, Raphaël met sa vertu à l’épreuve. Il organise un dîner somptueux, invitant ses deux amis Émile Blondet et Taillefer. Le soir même, il se voit gratifié de billets de banque et de bijoux provenant de toutes parts, comme pour l’encourager à profiter du miracle. Il s’invite au luxueux banquet de Taillefer au Palais du Roi de Rome, et il observe les mœurs de cette bourgeoisie friquée. Le jeune Raphaël est fasciné par l’opulence de ses amis (Taillefer manie l’or comme un enfant des Lumières, l’ambiance oscille entre fête et cynisme) mais il demeure tourmenté par l’affinement du talisman contre sa poitrine : la peau se resserre lentement, absorbant les marques de la jouissance qu’il goûte. Le talisman exauce bien tous ses désirs (richesse, puissance, amour, même la gloire du duel remporté au salon de Jeu), mais il rétrécit d’autant, au point de hâter la mort du jeune homme.

Une scène décisive a lieu dans la galerie de peinture de l’antiquaire. Raphaël, ébloui par un tableau de Jésus-Christ peint par Raphaël (le peintre) , irrésistible pour lui, songe qu’il pourra peut-être acquérir à bon compte une œuvre du maître. Le marchand, au contraire, assure que ce portrait est hors de prix (« Je l’ai couvert de pièces d’or ! »). Raphaël, habitué aux plaisirs démesurés, s’exclame aussitôt : « Eh bien, il va falloir mourir ! », conscient une fois de plus de son pacte fatal. Mais le vieillard n’a aucune rancune : il sait que l’enjeu de vie ou de mort concerne Raphaël et non lui. Cette scène marque la fin de la naïveté du héros : le sort est jeté, et il quitte la boutique tournant définitivement le dos au désir de posséder cette toile à tout prix.

L’influence de la peau de chagrin devient de plus en plus pesante. Raphaël décide de se purifier : il coupe les liens avec le monde, s’installe en étudiant sévère dans un grenier et refuse toute distraction. Son nouvel ami Taillefer, homme d’affaires ambitieux, organise un banquet somptueux à son hôtel particulier et lance le beau monde parisien dans des orgies de vin et de femmes. Raphaël, spectateur à contrecœur de ces saturnales, reste sur la réserve, conscient que toute jouissance supplémentaire l’affaiblira. Cette partie du roman insiste sur la psychologie du talisman : il faut « régler ses souhaits sur sa vie » (métaphore inscrite sur le talisman). Raphaël expérimente en interne ce dilemme : pourra-t-il résister à tous les élans de la chair et de l’ambition ?

Malgré sa résolution, Raphaël use discrètement son talisman pour satisfaire quelques pulsions : un dîner de mollards salé, un repas luxueux, quelques achats élégants. Mais à chaque fois, il voit la peau se flétrir un peu plus. Le lecteur constate que Raphaël demeure à la fois un prétendu ascète et un homme au bord de la déraison : son corps reste jeune tandis que son âme cède inexorablement au vieillissement prématuré. La tension grandit : Raphaël veut l’intensité de la vie mais il en connaît le coût mortel.

Ce premier volet se conclut sur un événement clé : Raphaël apprend qu’il est subitement devenu l’unique héritier d’une fortune colossale. Comme dans un tour de passe-passe, trois ou quatre décennies de labeur et de calcul qu’un homme ordinaire aurait dû sacrifier pour amasser autant d’argent lui tombent dessus en un instant. Mais cette aubaine lui coûte cher : l’antiquaire (ou plutôt la magie du talisman) lui révèle qu’il n’a pas encore payé le prix réel. Raphaël réalise alors avec effroi que cette subite aisance exige l’enlèvement de trente ou quarante années de sa vie. Ce choc illustre parfaitement la « formule de la vie humaine » balzacienne : une richesse sans travail ne vaut que par les années de vie qu’elle emporte. Raphaël se retrouve donc riche au-delà de ses rêves, mais désormais emprisonné par son talisman, conscient que chaque jour gagné est un jour dérobé à son avenir. L’esprit de Balzac, dans cette partie, est nourri d’ironie romantique : les vœux exaucés par la peau de chagrin font gagner luxure et pouvoir à Raphaël, mais c’est pour mieux le rapprocher de la mort.


La femme sans cœur

La seconde partie s’ouvre quelques semaines plus tard. Raphaël, à présent fortuné mais déjà bouleversé intérieurement, prend le chemin des eaux d’Écully (Bains de Saint-Odile) pour fortifier sa santé. Cette cure l’amène à rencontrer la fascinante comtesse Fœdora de Valentin, une aristocrate italienne d’une beauté glaciale. Fœdora s’éprend du jeune marquis et l’accueille dans son cercle, lui offrant luxes et passions. Raphaël se laisse séduire, goûtant à la volupté d’une liaison intense. Mais bientôt, il réalise que cet amour, quoique enivrant, est aussi calculé : Fœdora, riche et possessive, ne l’aime que dans l’éclat du jeu social. Raphaël est attiré mais déçu ; la comtesse se montrera d’ailleurs cruelle en le quittant sans pitié lorsque son intérêt faiblit.

Entre ces épisodes, Balzac insère le souvenir de Pauline, la pure idéaliste. Rencontre bien différente : Pauline Gaudin est une jeune artiste pauvre qu’il avait assistée lors d’une de ses premières vagabondages à Paris. Raphaël, dans un accessoire de salut, l’avait recueillie et soutenue dans sa famille misérable, développant pour elle une tendre admiration fraternelle qui se transforme en amour naissant. Pauline est décrit comme douce, spirituelle, courageuse, en somme « la belle image de [sa] belle vie », comme le pense Raphaël au moment de leur séparation. Toutefois la « femme sans cœur » de ce titre est bien Pauline, paradoxalement : ce n’est pas sa faute, mais le sort social la rend insensible aux sentiments de Raphaël. Élevée dans le dénuement (sa mère travaille sans relâche et son père est mort à la guerre de Russie), Pauline souffre de la misère et ne peut envisager de partager son destin avec un homme sans le sou.

Un événement poignant se produit : Raphaël, sous le choc de la richesse soudaine de Taillefer et de sa propre future fortune, retrouve Pauline avec l’intention de l’inviter à l’aimer et à l’épouser. Il lui ouvre son cœur, lui offrant pour elle l’avenir. Mais la tentative tourne au désastre : la mère de Pauline, voyant Raphaël dans son apparat de jeune nouvel homme aisé, croit qu’il cherche à se moquer d’elles. Honteuse, elle s’enfuit, entraînant sa fille ; Pauline, humiliée, ne revient pas partager le bonheur promis. Brisé, Raphaël se dit que son geste l’a perdue : il s’en veut de l’avoir fait souffrir. Ce coup de poignard émotionnel incarne la cruauté du destin : l’amour généreux se heurte à la dure loi de la pauvreté, et le talisman, déjà observateur silencieux, a de nouveau englouti un peu de son espérance de vie. Pauline demeure en somme indifférente au sort de son amant (sa probité et sa résignation lui font honte) et, pour le jeune marquis éperdu, elle devient tristement la « femme sans cœur » qui refuse d’être son épouse.

Raphaël ne s’abandonne cependant pas tout de suite au désespoir. Il entretient une correspondance amicale avec la comtesse Fœdora et continue à fréquenter quelques cercles littéraires. Mais sa mélancolie s’accroît et il prend conscience des confessions de ses vœux extravagants. Balzac détaille alors son exil intérieur : Raphaël s’impose des privations sévères. Il s’interdit tout plaisir licencieux. Pour l’héroïsme de son sacrifice, il se rend compte que la seule échappatoire serait la mort volontiers, et il pense davantage à assouvir d’« un dernier repas, de violentes bacchanales ou de triplerbaisers » plutôt que de dormir. Cependant la peau ne cède toujours pas : la seule limite que Raphaël découvre est son propre renoncement.

Dans une scène symbolique, Raphaël reçoit la visite de son ancien professeur Porriquet, venu lui demander un secours (financier ou caritatif). Le jeune marquis, malgré son désespoir, exauce le vœu du vieil homme. Aussitôt, il constate que ce don le coûte de nouvelles années de vie : il s’écrie alors, « Tu m’arraches […] dix années d’existence ! ». Cette « blessure devant Porriquet » met en lumière le cœur du récit : Raphaël reste épargné par les rides, mais c’est l’âme qui vieillit. Comme le souligne Michel Brix, le visage juvénile et l’âme « flétrie de vieillard » du héros illustrent l’injonction du talisman : « Règle tes souhaits sur ta vie ». Le marquis comprend finalement qu’il lui faudrait désormais ne plus désirer que ce qui correspond à son âge réel.

Cette deuxième partie s’achève sur un bal somptueux organisé par Taillefer en l’honneur de Raphaël. Celui-ci, las et accablé, y retrouve Fœdora. Elle lui adresse un regard empli de tristesse et d’amour ; lui, dédaigneux et ivre, n’ose la regarder en face. Au lieu de lui proposer à nouveau son cœur, Raphaël sombre dans l’oubli de l’ivresse pour échapper un instant à sa funeste conscience. Ainsi se termine la partie « La Femme sans cœur » : Raphaël, entouré de fêtes et de complaisance, est en réalité mort intérieurement, résolu à n’avoir plus que regret et mélancolie. Sa vie sociale s’étiole, et la vie intérieure qu’il reste à ce jeune marquis est désormais faite de remords silencieux.


L’agonie

Dans cette troisième partie, Raphaël de Valentin, devenu immensément riche grâce à l’héritage de son oncle, mène une existence étrange et recluse dans un hôtel somptueux qu’il a fait aménager à son image. Ce lieu, symbole de son immense fortune, est conçu pour répondre à ses moindres caprices, mais il y vit dans une solitude oppressante. Son intendant, Jonathas, exécute chaque détail de son quotidien avec une précision presque robotique, cherchant à préserver son maître du moindre désagrément. Pourtant, cette perfection n’apporte aucun répit à Raphaël, hanté par le talisman, la peau de chagrin, dont il surveille jour après jour le rétrécissement.

Un jour, son ancien professeur, M. Porriquet, lui rend visite. Ce vieil homme, qui l’avait guidé durant ses études, se trouve désormais dans une situation précaire, sans emploi et rejeté par la société depuis la Révolution de Juillet. Il implore Raphaël de l’aider à obtenir un poste de proviseur. Raphaël, d’abord enclin à l’écouter par respect pour leur passé commun, se retrouve paralysé par la peur lorsque le simple fait d’envisager de répondre à cette demande provoque une nouvelle contraction de la peau de chagrin. Pris de panique et de colère, il rejette violemment M. Porriquet, le qualifiant indirectement de responsable de son malheur. Cette scène illustre la lutte intérieure de Raphaël, partagé entre son humanité et sa peur de mourir.

En quête d’évasion, Raphaël se rend au théâtre, où il croise des figures de son passé, notamment la danseuse Euphrasie, qu’il avait autrefois admirée. Son regard se pose aussi sur son ancien bienfaiteur, l’antiquaire, dont la présence agit comme un rappel macabre de la fatalité qui le lie au talisman. La tension monte alors que Raphaël est dévoré par des émotions contradictoires : un désir de revanche contre ceux qui symbolisent ses échecs passés et une fascination morbide pour le pouvoir destructeur de la peau de chagrin.

Malgré son isolement croissant, Raphaël retrouve Pauline, la femme qu’il avait aimée dans sa jeunesse. Elle réapparaît dans sa vie comme un rayon de lumière au milieu de son désespoir. Pauline, douce et aimante, lui offre un amour sincère et désintéressé, contrastant avec les illusions et les ambitions qui ont marqué la vie de Raphaël jusqu’alors. Leur relation devient une source de réconfort et de bonheur. Pauline incarne tout ce que Raphaël aurait pu espérer : la simplicité, la pureté et un amour exempt de calculs.

Cependant, même cet amour ne peut le libérer de la malédiction du talisman. Chaque instant de bonheur partagé avec Pauline lui coûte une partie de sa vie. Raphaël se rend compte qu’il ne peut ni fuir ni négocier avec ce pouvoir fatal. Il essaie de rejeter le talisman, allant jusqu’à tenter de s’en débarrasser physiquement, mais il en est irrémédiablement lié. Ce combat entre ses désirs naturels et les conséquences mortelles qu’ils entraînent devient de plus en plus insoutenable.

Cette dernière partie fait la part belle aux thèmes de la vie, de la mort, du désir et de la fatalité. À travers Raphaël, Balzac interroge les limites de l’ambition humaine et les contradictions de l’âme : peut-on vraiment vivre sans désirer ? Raphaël, dans ses moments de réflexion, devient une figure universelle, représentant les dilemmes et les souffrances de toute humanité.

Finalement, la peau de chagrin continue de se rétrécir, inexorablement, à chaque pulsion, chaque émotion, chaque acte de vie. Raphaël, bien qu’aimé de Pauline et entouré de richesses inimaginables, est réduit à l’impuissance. Sa lutte désespérée contre le temps symbolisé par le talisman culmine dans une agonie physique et mentale, le rapprochant inexorablement de sa fin.


Épilogue

L’épilogue évoque la destinée de Pauline et clôt le récit avec une réflexion poétique sur les illusions. Balzac compare Pauline à une flamme fugace, une vision idéale et irréelle, évanescente comme un rêve d’amour ou un reflet dans le feu. Cette métaphore illustre sa beauté unique et la passion qu’elle inspire, mais aussi son caractère insaisissable. Pauline apparaît brièvement dans une scène romantique : un jeune homme et une femme, main dans la main, admirent ensemble les formes changeantes de la Loire, incarnant une harmonie éphémère entre nature et amour.

Cependant, le narrateur laisse planer le doute sur la réalité de cette vision, jouant sur la frontière entre rêve et souvenir. Pauline devient une figure intemporelle, un idéal qui échappe à la vie ordinaire. Foedora, en revanche, représente le prosaïsme mondain : une femme omniprésente dans les cercles sociaux, sans profondeur ni mystère. Par cette juxtaposition, Balzac oppose le sublime de l’amour pur au vide des ambitions sociales. L’épilogue, empreint de mélancolie, souligne la fugacité du bonheur et des passions humaines.


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Une réponse à « La Peau de Chagrin | résumé »

  1. Avatar de
    Anonyme

    Ce texte est très facile à lire, je te remercie pour cet effort de rédaction très remarquable.

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