🟥 Saviez-vous que Guillaume Apollinaire a passé un été mémorable à Stavelot, en Belgique, en 1899, qui a profondément influencé son œuvre ?
Né le 26 août 1880 à Rome sous le nom de Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, Apollinaire est le fils d’Angelika Kostrowicka, une aristocrate polonaise, et d’un père resté inconnu. Après une enfance itinérante entre l’Italie, la Côte d’Azur et Monaco, il échoue au baccalauréat en 1897 et ne se représente pas. En 1899, âgé de 19 ans, il séjourne durant l’été à Stavelot, une charmante bourgade wallonne, tandis que sa mère fréquente le casino de Spa.
Ce séjour estival en Ardenne belge marque un tournant dans la vie du jeune poète. Logeant avec son demi-frère dans la pension Constant, il s’imprègne de la culture locale et s’intéresse particulièrement au dialecte wallon, une curiosité linguistique qui laissera des traces dans son œuvre. C’est à Stavelot qu’il rencontre Marie Dubois, une jeune fille du village, qui devient sa muse et à qui il dédie son unique poème en wallon, « Mareye ». La beauté des paysages ardennais, les danses festives locales comme la maclotte, et l’atmosphère paisible de Stavelot nourrissent son imagination et enrichissent sa création littéraire. Des souvenirs de cette époque se retrouvent dans ses poèmes, notamment dans « Marie », où il évoque les danses de la région, et dans les « Rhénanes », inspirées par ses voyages en Allemagne et son intérêt pour les cultures locales.

Cependant, le séjour à Stavelot n’est pas exempt de difficultés. En octobre 1899, confrontés à des problèmes financiers, Apollinaire et son frère quittent la pension sans régler leur note, une escapade nocturne qui ajoute une touche d’aventure à son passage en Belgique.
Aujourd’hui, l’Abbaye de Stavelot abrite le Musée Guillaume Apollinaire, le seul au monde consacré au poète. Ce musée retrace son séjour dans la région et plonge les visiteurs dans l’univers artistique de l’auteur de « La Chanson du Mal-Aimé ». Un parcours initiatique permet de découvrir ses écrits et le regard que des artistes comme Picasso, Chagall, Marie Laurencin, Cocteau ou Zadkine ont porté sur lui. Ainsi, bien que son passage à Stavelot ait été bref, il a laissé une empreinte indélébile sur l’œuvre d’Apollinaire, témoignant de l’importance de cette étape belge dans la formation du poète.

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