La grammaire française peut sembler intimidante, mais pas de panique ! Avec des explications claires, des exemples concrets et quelques astuces mnémotechniques, tu verras qu’il est possible de maîtriser les bases sans s’arracher les cheveux.
- Les classes de mots
- Les fonctions syntaxiques
- Les accords grammaticaux
- La construction des phrases complexes
Les classes de mots
Commençons par les classes de mots, qu’on appelle aussi la nature grammaticale d’un mot. Chaque mot de la langue appartient à une catégorie, un peu comme une « famille » à laquelle il partage des traits communs.
Par exemple, chocolat, fleur et idée font partie de la famille des noms, tandis que doux, rapidement et et appartiennent à d’autres familles. Une classe de mots se définit comme un ensemble de mots regroupés selon des caractéristiques communes, qu’elles soient morphologiques (forme du mot), syntaxiques (place et rôle dans la phrase) ou sémantiques (sens général). En grammaire traditionnelle, on parlait aussi de « natures de mots » ou de « parties du discours ».
En français, on distingue généralement huit classes de mots principales. Ces huit classes se subdivisent en deux grands groupes : les mots variables et les mots invariables. Cette distinction est très importante, car elle te donne un indice sur le comportement du mot dans la phrase.
Les mots variables sont ceux qui peuvent changer de forme (varier) selon différents critères grammaticaux : le genre (masculin/féminin), le nombre (singulier/pluriel), la personne (1re, 2e, 3e personne) ou encore le temps et le mode pour les verbes. Il y a cinq classes de mots variables en français : le nom, le déterminant, l’adjectif, le pronom et le verbe.
Par exemple, dans la phrase « La petite chouette observe les étoiles », on peut remarquer des variations : la → les (déterminant qui varie de singulier à pluriel), petite → petites (adjectif qui s’accorde en nombre avec le nom), chouette → chouettes (nom commun qui prend un s au pluriel). Si on change le sujet en « Ils observent les étoiles », le pronom sujet ils varie par rapport à elle, et le verbe observe devient observent pour marquer la 3e personne du pluriel. Tous ces mots appartiennent à des classes variables, et on voit qu’ils changent d’orthographe selon la phrase.
Attention aux exceptions : Certains mots variables ne changent pourtant jamais d’orthographe, même quand on les met au pluriel ou au féminin.
Par exemple : « Ce lynx est mystérieux » au singulier, et « Ces lynx sont mystérieux » au pluriel. Ici le nom lynx et l’adjectif mystérieux gardent exactement la même forme au singulier et au pluriel. Leur classe est bien « variable » (car beaucoup d’autres noms ou adjectifs varient), mais ces mots précis sont invariables en pratique. De même, marron (le fruit ou la couleur) est un adjectif qui reste identique au pluriel (des yeux marron, pas de s à marron), tout comme certains adjectifs de couleur issus de noms (on dira des soies orange, pas oranges, pour la couleur). Il faut donc connaître ces exceptions pour ne pas ajouter une marque du pluriel ou du féminin quand il ne le faut pas.
Les mots invariables, comme leur nom l’indique, sont des mots qui ne changent jamais de forme, peu importe le contexte. On compte trois classes de mots invariables principales : l’adverbe, la préposition et la conjonction. Ces mots s’écrivent toujours de la même façon, car ils n’ont pas de genre ni de nombre, et ne se conjuguent pas bien sûr (ce ne sont pas des verbes).
Par exemple, dans « Aujourd’hui elle nourrit son poisson rouge et joue avec son chien », les mots aujourd’hui, et et avec sont invariables : que la phrase soit au singulier ou au pluriel (« Aujourd’hui elles nourrissent leurs poissons rouges et jouent avec leurs chiens »), ces mots restent identiques. On ne peut pas mettre et au pluriel ni avec au féminin !
De même, un adverbe comme demain ou beaucoup s’écrit toujours de la même façon, il n’a pas de singulier ou pluriel. Il existe aussi d’autres mots souvent rangés parmi les invariables, comme l’interjection (oh ! ah ! ouf ! bravo !) ou l’onomatopée (Miaou ! Plouf !), qui expriment un son ou une émotion et ne se combinent pas vraiment avec les autres mots de la phrase. Ils sont toujours invariables et forment un petit groupe à part. Tu les rencontres surtout dans les dialogues, les BD ou lorsqu’on imite un bruit. Par exemple : « Ouf ! J’ai fini mes devoirs », ici ouf est une interjection invariable. Ce n’est pas une classe de mots majeure en grammaire, mais c’est bon à savoir pour ta culture générale.
💡À RETENIR !
En français, on distingue généralement 5 classes de mots variables (nom, déterminant, adjectif, pronom, verbe) et 3 classes de mots invariables (adverbe, préposition, conjonction). Les mots variables changent de forme selon le genre, le nombre, la personne ou le temps, tandis que les mots invariables gardent toujours la même forme. Par exemple, chien → chiens (variable, le nom prend un s au pluriel) mais avec → avec (invariable, la préposition ne bouge pas).
🤩 Astuce mnémotechnique pour retenir les conjonctions et les prépositions : Pour mémoriser facilement les principales conjonctions de coordination (qui relient deux mots ou propositions de même nature), tu peux utiliser la célèbre phrase « Mais où est donc Ornicar ? ». Chaque mot de cette phrase correspond à une conjonction : mais, ou, et, donc, or, ni, car. Ce sont les 7 conjonctions de coordination en français. Exemple : « Il fait beau et je pars en promenade » , ici et relie deux phrases simples.
Pour les prépositions, un autre moyen mnémotechnique existe avec la phrase « Adam part pour Anvers avec cent sous ». Les sons de cette phrase te font retenir une liste de prépositions courantes : à, dans, par, pour, en, vers, avec, sans, sous. Bien sûr, il existe d’autres prépositions (sur, chez, entre, pendant, depuis, malgré…), mais cette petite phrase aide déjà à en fixer plusieurs dans ta mémoire.
⛔ Piège courant : Ne confonds pas la classe d’un mot avec sa fonction dans la phrase. La classe (nature) est ce que le mot est, alors que la fonction est ce que le mot fait dans la phrase. Par exemple, dans « Mon chien dort », chien est un nom (classe) et en même temps c’est le sujet du verbe (fonction). On explique les fonctions syntaxiques dans la section suivante, mais retiens dès maintenant qu’on ne doit pas dire « chien est un sujet » pour décrire sa nature : « chien » est un nom, qui occupe la fonction de sujet dans cette phrase. Beaucoup d’erreurs d’analyse viennent de cette confusion nature/fonction, alors garde bien en tête qu’un mot a toujours deux étiquettes : sa classe grammaticale d’un côté, et sa fonction dans la phrase de l’autre.
📍EXERCICES (CLASSES DE MOTS)
Variables ou invariables ? Indique si les mots suivants sont variables (V) ou invariables (I) : hier, table, rigolo, mais, ordinateur, parce que, toi, soudain.
Identifier la classe : Dans la phrase « Demain, mes deux grands frères partent en voyage scolaire en Espagne », trouve la classe grammaticale de chacun des mots soulignés (par exemple « mes » est un déterminant).
Nature ou pas ? Parmi les termes suivants, lesquels désignent des classes de mots et lesquels n’en sont pas ? (Indice : il y en a 2 intrus) – adjectif, sujet, verbe, complément, préposition, nom. Explique ton choix pour chaque mot.
✅ RÉPONSES DES EXERCICES
Exercice 1: hier (I), table (V), rigolo (V) est un adjectif qui peut s’accorder, mais aussi un nom familier invariable au pluriel « des films rigolo »; mais (I), ordinateur (V), parce que (I), toi (V), soudain (I) attention: soudain est adverbe ici, invariable).
Exercice 2: « mes » = déterminant possessif; « deux » = déterminant numéral; « grands » = adjectif (qualificatif, épithète de frères); « frères » = nom commun; « Espagne » = nom propre de lieu (pays).
Exercice 3: Adjectif, verbe, préposition et nom sont des classes de mots. Sujet et complément ne sont pas des classes de mots : ce sont des fonctions dans la phrase, pas des natures.)
Les fonctions syntaxiques
Maintenant que tu sais identifier la nature des mots, intéressons-nous à leur fonction dans la phrase. Si on compare la phrase à une petite scène de théâtre, chaque mot (ou groupe de mots) y joue un rôle précis : il y a des acteurs principaux, des actions, des objets, des décors, etc. En grammaire, la fonction d’un mot, c’est justement le rôle qu’il joue dans la structure de la phrase.
Plus techniquement, une fonction syntaxique est une relation grammaticale qui lie les éléments d’une phrase entre eux. Autrement dit, les mots ou groupes de mots sont organisés comme les pièces d’un puzzle : ils s’assemblent selon des règles et dépendent les uns des autres pour former un tout cohérent. Presque chaque élément d’une phrase a une fonction, puisqu’ils sont tous connectés d’une manière ou d’une autre.
Dans une phrase, on retrouve des fonctions principales qu’il faut connaître. Voici les plus courantes, avec leur rôle simplifié et un exemple :
Le sujet est l’élément (souvent un groupe nominal ou un pronom) dont on parle, qui fait l’action ou dont l’état est exprimé par le verbe. Le sujet est indispensable dans une phrase conjuguée en français (sauf ordre à l’impératif).
Exemple : « La petite chouette hulule dans la nuit. » Ici, la petite chouette est le sujet du verbe hulule : c’est elle qui effectue l’action de hululer (chanter comme une chouette). On peut trouver le sujet en posant la question « Qui est-ce qui hulule ? » réponse : la petite chouette. Un sujet peut être simple (un mot : Arthur mange) ou complexe (plusieurs mots : Le vieil homme du village sourit).
Le verbe (ou prédicat dans certaines grammaires) est le cœur de la phrase, l’action ou l’état exprimé. Le prédicat correspond généralement au groupe verbal, c’est-à-dire le verbe conjugué et éventuellement ses compléments essentiels. Dans la phrase de l’exemple précédent, le prédicat est hulule dans la nuit (verbe hululer + le complément dans la nuit). Le terme prédicat est utilisé pour désigner « ce qu’on dit à propos du sujet ». Ainsi, on peut décrire une phrase de base comme [Sujet] + [Prédicat]. Par exemple : « Les étoiles brillent dans le ciel nocturne. » Ici brillent dans le ciel nocturne est le prédicat (on dit du sujet les étoiles qu’elles brillent dans le ciel nocturne). Le prédicat inclut le verbe brillent et le complément dans le ciel nocturne.
Notons que dans l’enseignement traditionnel en France, on ne parlait pas forcément de « prédicat » au collège il y a quelques années, mais cette notion apparaît dans les programmes récents pour simplifier l’analyse. Si cela te trouble, tu peux retenir simplement que le prédicat = le verbe + ce qui l’accompagne (hors sujet).
Le complément d’objet direct (COD) est un mot ou groupe de mots qui reçoit directement l’action du verbe, sans préposition. On l’appelle aussi simplement complément direct du verbe. On le trouve en posant la question « Qui ? / Quoi ? » après le verbe.
Exemple : « Arthur mange une pomme. » Qui/Quoi mange-t-il ? – une pomme. Donc une pomme est le COD du verbe mange. Un COD est généralement un nom (ou pronom) et il est directement relié au verbe. Attention, tous les verbes n’acceptent pas un COD : ceux qui en ont sont appelés verbes transitifs directs (ex : manger quelque chose, lire un livre, rencontrer un ami). Si on a un verbe comme marcher, on ne peut pas « marcher quelque chose », donc pas de COD possible pour celui-là.
Le complément d’objet indirect (COI) est un complément du verbe introduit par une préposition (à, de, pour, avec, etc.), ce qui fait qu’il est indirect. On le trouve en posant la question « À qui/quoi ? De qui/quoi ? » selon le cas.
Exemple : « Je parle à mon ami. » Parle à qui ? – à mon ami. C’est un COI, introduit par à. De même : « Elle rêve de voyages fantastiques. » Rêve de quoi ? – de voyages fantastiques (COI introduit par de). Les verbes qui attendent ce type de complément sont des verbes transitifs indirects (on parle à quelqu’un, on rêve de quelque chose…). Un même verbe peut avoir un COD et un COI en même temps : « Le professeur explique [COD la leçon] [COI aux élèves] ». Ici la leçon est ce qui est expliqué (COD) et aux élèves précise à qui on l’explique (COI).
Le complément de phrase – appelé autrefois complément circonstanciel (CC), est un élément souvent non essentiel qui apporte des informations de temps, lieu, manière, cause, but, etc. On peut souvent le déplacer ou le supprimer sans que la phrase soit grammaticalement fausse (même si elle perd en précision).
Exemple : « Chaque matin, Arthur mange une pomme avec appétit dans la cuisine. » Dans cette phrase, chaque matin (complément de temps), avec appétit (complément de manière) et dans la cuisine (complément de lieu) sont des compléments de phrase. On pourrait dire « Arthur mange une pomme. » tout court : la phrase reste correcte, juste moins détaillée. Ces compléments « circonstanciels » précisent le contexte (circonstances) de l’action.
Tu peux souvent les identifier en posant des questions comme Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ? (Quand mange-t-il ? chaque matin. Où ? dans la cuisine. Comment ? avec appétit. Pourquoi ? – pas de complément de cause ici, mais on aurait pu dire « parce qu’il a faim »).
L’attribut du sujet est un élément qui donne une information sur le sujet via un verbe d’état (comme être, sembler, devenir, paraître…).
Par exemple : « Le ciel est bleu. » bleu est attribut du sujet le ciel (il décrit le ciel via le verbe est) ; « Ce professeur semble strict. » strict est attribut du sujet ce professeur après le verbe semble. Contrairement à un COD, l’attribut n’est pas un « objet » subi par le sujet, mais une qualité ou un état attribué au sujet. On ne peut pas le déplacer facilement ni le supprimer sans que la phrase perde son sens. Un attribut du sujet peut être un adjectif, un nom, etc. (Marie est médecin – médecin attribue une identité à Marie). Il existe aussi l’attribut du complément d’objet dans des phrases comme « Je trouve [Paul][sympathique] » où sympathique se rapporte à Paul (qui est COD). Mais on le rencontre moins souvent au collège, c’est un cas un peu plus avancé.
Le complément du nom est un groupe de mots qui complète un nom. Souvent, c’est un groupe prépositionnel ou une subordonnée relative qui apporte une précision sur un nom (le noyau d’un groupe nominal).
Exemple : « Le livre de grammaire est sur la table. » de grammaire complète le nom livre (il précise quel type de livre). De même : « Une fille aux yeux bleus chante. » aux yeux bleus complète fille en donnant un détail sur elle. Un autre exemple avec une proposition subordonnée relative : « C’est un élève qui est très motivé. » La partie qui est très motivé complète le nom élève en disant quelque chose à son sujet. Les compléments du nom font partie du groupe nominal et ne doivent pas être confondus avec les compléments de phrase. Eux ne se rapportent qu’à un nom spécifique, pas à l’ensemble de la phrase.
Ce ne sont là que les principales fonctions syntaxiques. Il en existe d’autres (par exemple le complément de l’adjectif – « fier de toi », ici de toi complète l’adjectif fier, ou le complément du verbe impersonnel après il faut, il suffit…). Mais pour un niveau collège-lycée, si tu maîtrises déjà l’identification du sujet, du prédicat/verbe, des différents compléments (COD, COI, compléments de phrase) et des attributs, tu auras une très bonne base.
💡 À RETENIR
La fonction d’un mot ou groupe de mots, c’est son rôle dans la phrase (sujet, complément, etc.), à ne pas confondre avec sa classe grammaticale (nom, verbe, adjectif, etc.). En français, une phrase de base comporte au minimum un sujet et un verbe (prédicat). D’autres éléments viennent s’y greffer selon les besoins : complément(s) du verbe (direct, indirect…), compléments de phrase (circonstanciels de temps, lieu, manière…), attributs du sujet, etc.
Chaque élément dépend du verbe ou d’un autre mot, formant une structure cohérente. Par exemple, dans « Ma sœur (sujet) lit (verbe) un livre passionnant (complément direct) chaque soir (complément de phrase de temps) dans sa chambre (complément de phrase de lieu) », on peut analyser chaque groupe selon sa fonction comme indiqué entre parenthèses.
🤩Astuce – trouver le sujet et les compléments : Utilise les questions clés pour identifier les fonctions.
Pour trouver le sujet, demande « Qui est-ce qui + verbe ? » (Qui est-ce qui lit ? – Ma sœur).
Pour le COD, demande « Verbe + qui/quoi ? » (Elle lit quoi ? – un livre passionnant).
Pour le COI, demande « Verbe + à/de qui/quoi ? » (Elle parle à qui ? – à sa sœur, par exemple).
Pour le complément de phrase, cherche « Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ? » (Quand lit-elle ? chaque soir. Où ? dans sa chambre. Comment ? Ici pas de complément de manière spécifique, on aurait pu dire silencieusement par ex. Pourquoi ? Pas précisé, pourrait être pour s’endormir).
Ces questions te guideront pour repérer la plupart des fonctions dans la phrase. Note que certaines fonctions ne répondent pas exactement à ces questions (par ex. un attribut du sujet ne se trouve pas avec « quoi ? » mais en repérant un verbe d’état), mais elles aident dans la majorité des cas.
⚽ La phrase comme une équipe : Imagine que la phrase est une équipe de sportifs. Le sujet serait le capitaine (sans lui, pas d’action principale), le verbe serait le cœur de l’action (le mouvement de l’équipe), les objets directs sont la balle ou la cible vers laquelle va l’action, les objets indirects sont les passes supplémentaires (avec à ou de) que le capitaine fait à d’autres joueurs, les compléments de phrase sont les conditions du match (le terrain, le temps qu’il fait, la manière de jouer), et l’attribut du sujet serait le score ou l’état du capitaine (fier, blessé, heureux…). Chaque joueur a sa position (fonction) sur le terrain, et c’est leur coordination qui fait gagner la partie (une phrase correcte) !
📍 EXERCICES (FONCTIONS SYNTAXIQUES)
Repérage simple : Dans chacune des phrases suivantes, souligne le sujet et entoure le verbe conjugué.
a. Les anciens bâtiments tremblent pendant l’orage.
b. Mes camarades et moi présentons un projet scientifique au concours.
c. Chaque hiver, le vent du nord souffle très fort.
Analyse de base : Pour la phrase « Le jeune inventeur montre son prototype à ses professeurs dans le laboratoire. », indique la fonction des éléments suivants : Le jeune inventeur, montre, son prototype, à ses professeurs, dans le laboratoire.
Fonctions multiples : La phrase suivante contient deux propositions : « La Terre est un astre qui tourne autour du Soleil. »
a. Indique la fonction de La Terre dans la première proposition, et de qui dans la seconde proposition.
b. Quel est le rôle de la proposition subordonnée qui tourne autour du Soleil par rapport à astre ? (Quelle fonction occupe-t-elle dans le groupe nominal « un astre …» ?)
✅ RÉPONSES DES EXERCICES
1. a. Sujet : Les anciens bâtiments ; Verbe : tremblent. b. Sujet : Mes camarades et moi (deux éléments coordonnés en sujet) ; Verbe : présentons. c. Sujet : le vent du nord ; Verbe : souffle (Attention, Chaque hiver est un complément de phrase, pas le sujet).
2. Le jeune inventeur = sujet du verbe montre ; montre = verbe (prédicat) ; son prototype = COD (objet direct de montre, répond à « montre quoi ? ») ; à ses professeurs = COI (objet indirect, « montre à qui ? ») ; dans le laboratoire = complément de phrase (circonstanciel de lieu, peut être déplacé en début de phrase par ex.).
3. a. La Terre = sujet de la 1ère proposition (La Terre est un astre…) ; qui = pronom relatif sujet de la 2ème proposition (qui tourne autour du Soleil), il représente La Terre dans la subordonnée. b. La proposition qui tourne autour du Soleil est une proposition subordonnée relative qui joue le rôle de complément du nom astre (elle précise quel type d’astre c’est, en l’occurrence un astre qui a cette propriété).)
Les accords grammaticaux
Abordons maintenant les accords grammaticaux, c’est-à-dire l’harmonisation de la forme des mots entre eux. Faire l’accord, c’est choisir la bonne terminaison (singulier/pluriel, masculin/féminin, etc.) pour que les mots liés grammaticalement portent les mêmes traits grammaticaux.
En français, certains mots doivent changer pour s’aligner sur d’autres mots avec lesquels ils sont en relation. L’accord représente les variations de certains mots en genre (masculin/féminin), en nombre (singulier/pluriel) et en personne (1re/2e/3e), en fonction des mots avec lesquels ils sont liés. Cela signifie que quand des mots sont « grammaticalement liés », ils forment un ensemble qui partage le même genre et le même nombre (et parfois la personne). Par exemple, on dit un chien noir mais une _chienne noire : le déterminant (un/une) et l’adjectif (noir/noire) s’accordent en genre (masculin vs féminin) avec le nom (chien/chienne). De même, des chiens noirs → des chiennes noires : on met tout au pluriel quand le nom est pluriel. L’accord est une sorte de « rappel » grammatical entre les mots : ils portent des marques pour montrer qu’ils vont ensemble.
Les principaux accords en français concernent :
L’accord dans le groupe nominal (GN) : à l’intérieur d’un groupe nominal, le déterminant et l’adjectif s’accordent avec le nom-noyau du groupe. C’est le nom qui est le donneur d’accord, et les autres (déterminants, adjectifs) sont les receveurs d’accord. Par exemple : Les petits garçons somnolent. Ici, garçons (nom masculin pluriel) transmet son nombre et son genre : on a mis les au pluriel et petits au masculin pluriel pour « coller » au nom. Si c’était la petite fille, on aurait au féminin singulier partout (la féminin singulier, petite féminin singulier, fille féminin singulier). Retrouve bien ce mécanisme : le nom (ou pronom) donne le ton, les autres mots du GN s’ajustent dessus.
- Un cas particulier : certains adjectifs de couleur composés ou issus de noms restent invariables. On l’a mentionné plus haut, par ex. des chaussettes orange, orange ne prend pas de s ni de e. De même, des cheveux châtain clair (qu’on laissera au singulier châtain clair). Ces exceptions d’accord des adjectifs sont à connaître, mais la règle générale est d’accorder les adjectifs qualificatifs en genre et en nombre avec le nom qu’ils décrivent.
L’accord sujet-verbe : le verbe s’accorde en personne (je, tu, il/elle, nous, vous, ils/elles) et en nombre (singulier/pluriel) avec son sujet. C’est pourquoi on doit faire attention aux terminaisons des verbes selon le sujet. Par exemple, je chante, tu chantes, il/elle chante, nous chantons, vous chantez, ils/elles chantent : le verbe change de terminaison à presque chaque personne. A l’écrit, cet accord sujet-verbe se voit dans la conjugaison (même si à l’oral certaines formes ont le même son, comme chante [il] et chantent [ils], qu’on distingue seulement à l’écrit avec -ent).
💣Piège courant : Lorsque le sujet est un groupe nominal un peu long ou éloigné du verbe, il faut malgré tout repérer le noyau du sujet et accorder le verbe avec. Par exemple : « La plupart des élèves ont fini le travail. » Le sujet est la plupart des élèves (noyau plupart, qui est singulier en français mais représente plusieurs personnes) ; pourtant on met le verbe au pluriel ont, parce qu’on sous-entend « la plupart d’entre eux ». Ces cas particuliers (collectifs, pourcentages, etc.) sont parfois piégeux. Règle de base : accorde le verbe avec le véritable sujet grammatical. Si tu hésites, trouve qui est-ce qui fait l’action, et assure-toi que ton verbe porte bien la marque correspondante.
😎Astuce : Quand le sujet comporte plusieurs éléments (coordonnés par et), le verbe se met au pluriel. « Le commandant et son équipage vous souhaitent la bienvenue… », ici deux sujets (« le commandant » + « son équipage ») donc souhaitent au pluriel. Si les sujets sont de personnes différentes, le verbe prend la personne la « plus englobante » (par ordre d’importance : 1ère personne > 2e > 3e). Par exemple : « Toi et moi partons maintenant. » (on utilise nous partons, 1ère pers. pl., parce que « moi+toi » = « nous »), ou « Lui et toi avez raison. » (sujet équivaut à « vous », 2e pers. pl.). Cette règle t’évite des erreurs d’accord quand le sujet est composé.
L’accord du participe passé : ah, voici le fameux casse-tête de la conjugaison française ! Pas de panique, on va le décortiquer tranquillement. Le participe passé (p.p.) est la forme du verbe utilisée avec les auxiliaires être ou avoir pour former les temps composés (il est parti, elle a mangé, vous êtes sortis, ils ont vu, etc.).
♻️La règle d’or : avec l’auxiliaire être, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet ; avec l’auxiliaire avoir, le participe passé reste invariable, sauf si le COD (complément d’objet direct) du verbe est placé avant le verbe.
💡À RETENIR
Pour faire les accords, identifie quels mots doivent « aller ensemble ». En règle générale : déterminant + nom + adjectif → même genre, même nombre (un petit chat, des petits chats); sujet + verbe → le verbe porte la marque qui correspond au sujet (vous chantez, ils chantent, etc.); auxiliaire être + participe passé → accord avec le sujet (elles sont parties : parties prend -es car sujet fém. pl.); auxiliaire avoir + participe passé → accord avec le COD si le COD est placé avant (les fleurs que j’ai cueillies : fleurs fém. pl. avant → cueillies). Sinon, pas d’accord (j’ai cueilli des fleurs). Et n’oublie pas : beaucoup de marques d’accord sont des lettres muettes (le -s du pluriel, le -e du féminin, le -ent des verbes à la 3e pers. pl.) : même si ça ne s’entend pas à l’oral, on doit les écrire à l’écrit pour que l’accord soit correct. Par exemple, à l’oral « les chats noir» et « les chats noirs» se prononcent pareil, mais à l’écrit il faut le -s à noirs pour montrer le pluriel.
Astuce mnémotechnique (les marques du pluriel/féminin) : En français écrit, les principales marques de pluriel et de féminin sont le s du pluriel et le e du féminin. On peut retenir que le mot SE (S et E) symbolise ces deux lettres à ajouter souvent pour accorder (S pour pluriel, E pour féminin). Bien sûr, il y a des cas où on ajoute -x (cheval -> chevaux) ou on double une consonne + e (bon -> bonne), etc., mais l’idée est que si tu penses à « SE », tu penses à accorder en nombre et en genre. Exemple bête : « Les chats sont noirs et blancs. La chatte est noire et blanche. » On voit les s du pluriel, le e du féminin, et parfois le féminin entraine d’autres changements (noir -> noire ajoute e; blanc -> blanche, ajout de he). Reste attentif à ces lettres muettes : elles ne s’entendent pas mais font toute la différence dans une dictée ou un devoir de grammaire.
Pièges courants :
Sur l’accord du participe passé, le piège classique est d’accorder ou non à tort. Deux rappels infaillibles :
1️⃣ Avec avoir, cherche le COD. S’il est placé avant, accorde, sinon n’accorde pas.
2️⃣ Avec être, accorde toujours avec le sujet. Si tu appliques ces deux règles, tu éviteras 90% des fautes d’accord de participes. Par exemple, dans « Elle s’est lavée**[e]** », auxiliaire être → accord avec elle → on écrit lavée. Dans « Elle a lavé son chien », auxiliaire avoir, COD = son chien après → pas d’accord → lavé. Dans « Le chien qu’elle a lavé**[ ]** », COD qu’ = le chien avant → accord masc. sing. (mais comme masc. sing. c’est la forme de base lavé, on voit pas de différence, c’est accordé quand même en fait). Dans « Les fleurs qu’elle a lavées », COD les fleurs avant, fém. pl. → on ajoute -es (lavées). Répète-toi ce mantra : « avoir COD avant = j’accorde, sinon non; être = j’accorde toujours avec sujet. » Ça te servira toute la vie 😃.
Ne néglige pas l’accord au pluriel sous prétexte qu’on « n’entend pas le s ». A l’écrit, un nom, un déterminant ou un adjectif au pluriel prend presque toujours un s (sauf les exceptions vues). Beaucoup de fautes d’orthographe viennent de l’oubli de ces s. Entraîne-toi à les mettre systématiquement quand il le faut, par exemple en relisant tes phrases : « Est-ce que j’ai bien mis tous les s du pluriel ? ».
Fais attention aux mots qui semblent pluriels mais ne le sont pas, et vice-versa. Par exemple, « Les gens sont heureux. » gens est pluriel (on dit les gens, ils…), donc adjectif masculin pluriel heureux. En revanche, « Tout le monde est heureux. » Bien que ça représente plein de personnes, tout le monde est grammaticalement singulier (on dit le monde, il…), d’où est et heureux au singulier. Ce genre de tournures peut te tromper si tu traduis littéralement l’idée de pluralité. Souviens-toi : accorde selon la grammaire, pas selon le sens logique seulement.
📍 EXERCICES (ACCORDS GRAMMATICAUX)
- Accord adjectif-nom : Réécris les syntagmes nominaux suivants au féminin singulier, puis au masculin pluriel (attention à bien accorder les déterminants et adjectifs) :
a. un petit chat noir → (féminin sing.) … ; (masc. plur.) …
b. le bon professeur italien → (fém. sing.) … ; (masc. plur.) …
c. un vieux château enchanté → (fém. sing.) … ; (fém. plur.) … - Sujet-verbe : Corrige les erreurs d’accord sujet-verbe dans les phrases suivantes (il y en a certaines volontairement fausses) :
a. Les enfants de mon quartier joue dans le parc.
b. Ma meilleure amie et sa sœur est parties en voyage.
c. Toi, tu comprends bien, mais moi je comprend rien ! - Participe passé : Choisis la bonne forme du participe passé (accordé ou non) dans ces phrases :
a. Les lettres que j’ai écrites / écrit hier.
b. Mes voisins se sont plaint / plaints / plaintes du bruit. (Indice : voisins = un couple homme+femme)
c. Elle s’est coupé / coupée les cheveux.
✅ RÉPONSES DES EXERCICES
1. a. une petite chatte noire ; les petits chats noirs. b. la bonne professeure italienne ; les bons professeurs italiens. c. _une vieille château**e enchantée_ (ou mieux, une vieille demeure enchantée, car château n’a pas de féminin, on pourrait dire une vieille forteresse enchantée 😜) ; des vieux châteaux enchantés (masculin pluriel, vieux reste vieux, déjà en forme pluriel).
2. a. jouent (sujet Les enfants pluriel) ; b. sont parties (deux sujets = pluriel, et parties car ce sont deux femmes, fém. pl.) ; c. je comprends rien (il fallait comprends à la 1re pers. sing.).
3. a. écrites (COD les lettres avant, fém. pl.) ; b. plaints (aux. être → accord avec voisins masc. pl., attention plaint au singulier prend un t, donc masc. pl. plaints) ; c. coupé (elle a coupé quoi ? les cheveux = COD après le verbe, donc pas d’accord, coupé masc. sing.).)*
La construction des phrases complexes
Une phrase simple ne contient qu’un seul verbe conjugué, donc une seule proposition (un seul couple sujet-verbe). À l’inverse, une phrase complexe est une phrase qui contient au moins deux verbes conjugués. Autrement dit, elle est formée de plusieurs propositions reliées entre elles. Par exemple, « Mon amie va à l’école puisqu’elle aime apprendre. » est une phrase complexe : on y trouve deux verbes conjugués (va et aime) et en fait deux petites phrases imbriquées : « Mon amie va à l’école » + « elle aime apprendre », reliées par puisqu’ (qui exprime la cause). De même, « Marie part à 10h et arrive à 15h. » est une phrase complexe car elle contient deux verbes (part, arrive) liés par et. Chaque morceau avec un verbe s’appelle une proposition. Construire des phrases complexes permet d’exprimer des idées plus riches qu’avec une succession de phrases simples. C’est très utile à l’écrit pour varier le rythme et la précision du discours.
Il existe plusieurs façons de relier les propositions pour former une phrase complexe. On en distingue trois principales :
- La juxtaposition : on met simplement les propositions à la suite, séparées par une ponctuation faible (virgule, point-virgule) sans mot de liaison spécifique. Par exemple : « Il pleut, je prends mon parapluie. » Ici deux propositions « Il pleut » et « je prends mon parapluie » sont juste séparées par une virgule. La relation de sens (cause/conséquence) est comprise grâce au contexte, sans mot de liaison. On a bien une phrase complexe (deux verbes conjugués), mais juste juxtaposée. On pourrait aussi utiliser un point-virgule : « Il pleut ; je prends mon parapluie. » La juxtaposition est courante à l’oral (on enchaîne deux idées d’affilée) et on la retrouve en littérature pour des effets de style. Il faut toutefois veiller à ne pas abuser des virgules à la place de mots de liaison quand un lien logique précis est nécessaire.
- La coordination : on utilise une conjonction de coordination (ou un mot coordonnant comme ; ou : qui jouent un rôle similaire) pour lier deux propositions de même nature grammaticale (deux indépendantes en général). Les principales conjonctions de coordination, comme tu le sais, sont mais, ou, et, donc, or, ni, car. Exemple : « Je n’ai pas révisé, donc je suis inquiet pour l’examen. » → deux propositions reliées par donc (relation de cause → conséquence). « Tu peux venir ou tu peux rester ici. » → conjonction ou offre une alternative entre deux propositions. Chaque proposition coordonnée pourrait être une phrase autonome, mais on les lie pour n’en faire qu’une seule phrase complexe. La coordination crée souvent un lien de sens : addition (et), choix (ou), opposition (mais), conséquence (donc), etc.
Astuce : Souviens-toi de Ornicar pour retrouver les 7 coordonnants principaux. La coordination est facile à repérer car la conjonction est visible dans la phrase. Attention à bien accorder les temps entre propositions coordonnées si nécessaire (par ex, « Hier il pleuvait et il faisait froid. » les deux verbes à l’imparfait pour maintenir la cohérence temporelle). - La subordination : c’est le fait de lier une proposition dépendante à une proposition principale à l’aide d’un mot subordonnant. La proposition subordonnée ne peut pas exister toute seule, elle est « enchaînée » (subordonnée) à la principale pour en compléter le sens. Il y a plusieurs types de subordonnées, les plus fréquentes étant :
- Les subordonnées relatives, introduites par un pronom relatif (qui, que, dont, où, lequel…). Elles complètent généralement un nom (antécédent) dans la phrase principale, en apportant une précision comme un adjectif l’aurait fait. Exemple : « C’est un film qui dure trois heures. » La subordonnée qui dure trois heures vient préciser un film (on me dit quel film c’est, celui qui dure trois heures). De même : « J’ai rencontré une personne dont le récit m’a touché. » Ici dont le récit m’a touché est une relative introduite par dont, précisant une personne (on pourrait dire _« une personne à qui ce récit appartient et qui m’a touché », mais on formule plus élégamment avec dont). Les propositions relatives sont très utiles pour éviter de couper en plusieurs phrases : « J’ai lu un livre. Ce livre était passionnant. » → « J’ai lu un livre qui était passionnant. » (on a relié par qui au lieu de faire deux phrases).
- Les subordonnées conjonctives (complétives ou circonstancielles), introduites par une conjonction de subordination (ou locution conjonctive) comme que, quand, si, parce que, puisque, lorsque, afin que, bien que, etc.. Elles peuvent jouer différents rôles. Par exemple, une subordonnée complétive (introduite par que) peut servir de COD du verbe principal : « Galilée a découvert que la Terre tournait autour du Soleil. » → que la Terre tournait autour du Soleil est une proposition subordonnée qui complète le verbe a découvert (découvrir quoi ? → que la Terre tournait autour du Soleil). Sans cette subordonnée, la phrase « Galilée a découvert… » serait incomplète. C’est une subordonnée complétive (elle complète le verbe comme un COD). D’autres subordonnées conjonctives sont dites circonstancielles car elles indiquent une circonstance : cause (parce que…), but (pour que…), temps (quand…, lorsque…), condition (si…), concession (bien que…). Exemple : « Je viendrai si je peux. » (subordonnée conditionnelle introduite par si – elle exprime la condition de réalisation) ; « Comme il pleuvait, nous sommes restés à l’intérieur. » (subordonnée de cause avec Comme = parce qu’il pleuvait). Ces subordonnées ajoutent des informations essentielles ou secondaires à la phrase principale, et on ne peut généralement pas les enlever sans changer complètement le sens ou la grammaticalité.
- Les subordonnées relatives, introduites par un pronom relatif (qui, que, dont, où, lequel…). Elles complètent généralement un nom (antécédent) dans la phrase principale, en apportant une précision comme un adjectif l’aurait fait. Exemple : « C’est un film qui dure trois heures. » La subordonnée qui dure trois heures vient préciser un film (on me dit quel film c’est, celui qui dure trois heures). De même : « J’ai rencontré une personne dont le récit m’a touché. » Ici dont le récit m’a touché est une relative introduite par dont, précisant une personne (on pourrait dire _« une personne à qui ce récit appartient et qui m’a touché », mais on formule plus élégamment avec dont). Les propositions relatives sont très utiles pour éviter de couper en plusieurs phrases : « J’ai lu un livre. Ce livre était passionnant. » → « J’ai lu un livre qui était passionnant. » (on a relié par qui au lieu de faire deux phrases).
En résumé, une phrase complexe peut combiner ces procédés. Par exemple : « Harry Potter étudie à Poudlard, où les fantômes parlent et les tableaux bougent. » – ici, après la virgule on a une subordonnée relative introduite par où (lieu) « où les fantômes parlent et les tableaux bougent ». À l’intérieur de cette subordonnée, on a même une coordination (et) entre deux verbes. On a donc simultanément de la subordination et de la coordination dans la même phrase complexe. On aurait pu aussi juxtaposer une autre proposition par une virgule, etc. L’important est de comprendre la hiérarchie : la proposition principale tient toute seule, les subordonnées ont besoin de la principale, et les coordonnées sont sur un pied d’égalité grammatical l’une avec l’autre.
💡 À RETENIR
Une phrase complexe contient plusieurs propositions (plusieurs verbes conjugués). On peut l’obtenir par juxtaposition (juste un signe de ponctuation entre deux propositions), par coordination (mots de liaison comme et, mais, donc…) ou par subordination (un élément dépendant introduit par que, qui, si, quand, parce que…). Chaque proposition dans une phrase complexe a sa propre structure sujet-verbe, mais elles sont reliées pour former un ensemble. Pense à varier tes phrases en utilisant ces outils : par exemple, au lieu d’écrire trois phrases simples « Il fait beau. Je vais au parc. Je suis content. », tu peux écrire une phrase complexe comme « Il fait beau donc je vais au parc, où je suis content de retrouver mes amis. ». C’est plus fluide et plus précis quant aux liens entre les idées (cause et lieu dans cet exemple).
😎Astuce pour analyser une phrase complexe : Pour bien comprendre une phrase complexe, tu peux repérer d’abord les verbes conjugués, cela te donne le nombre de propositions. Ensuite, trouve les mots de liaison (conjonctions de coordination ou de subordination, pronoms relatifs, ponctuation forte). Encadre chaque proposition et note si elle est principale (tient toute seule) ou subordonnée (dépend d’autre chose). Par exemple, dans « Si tu veux, nous irons au cinéma et nous regarderons le nouveau film que tout le monde adore. », les verbes sont veux, irons, regarderons, adore. On peut segmenter : [Si tu veux], [nous irons au cinéma et nous regarderons le nouveau film [que tout le monde adore]]. La première proposition Si tu veux est une subordonnée (condition, introduite par si) attachée à la deuxième nous irons… (qui est la principale pour elle). Dans la deuxième partie, on a et qui coordonne nous irons au cinéma et nous regarderons le nouveau film… (deux propositions coordonnées). Enfin que tout le monde adore est une subordonnée relative du nom film. Visualiser cette structure aide à accorder correctement les verbes et à ponctuer convenablement. Avec l’habitude, tu feras ça naturellement en écrivant ou en lisant.
💣Piège courant : Évite les phrases trop longues sans liaison claire (on appelle ça des enchaînements hasardeux ou des phrases coulées). Par exemple : « Je suis allé au marché, il n’y avait plus de pommes j’ai dû rentrer tard j’étais fatigué. » 😵 Ici, on a une suite de propositions juxtaposées sans connecteurs appropriés, ce qui rend la phrase confuse. Il vaudrait mieux dire : « Je suis allé au marché mais il n’y avait plus de pommes. Comme j’ai dû rentrer tard, j’étais fatigué. » on a ajouté mais (pour contraster la première idée) et comme (pour introduire la cause de la fatigue), et même mis un point pour séparer deux ensembles d’idées. N’hésite pas à couper une phrase trop chargée en deux phrases simples, ou à utiliser les bons mots de liaison pour clarifier le lien logique. Une phrase complexe réussie, c’est une phrase où le lecteur ne se perd pas et comprend bien le rapport entre chaque proposition.
📍 EXERCICES (PHRASES COMPLEXES)
- Simple ou complexe ? Indique si chacune des phrases suivantes est S (phrase simple) ou C (phrase complexe), et souligne les verbes conjugués :
a. La neige tombe toute la nuit.
b. J’aime le cinéma, mais je n’ai plus de temps pour y aller.
c. Le portable que tu m’as prêté ne fonctionne plus. - Transformation : Combine les phrases simples en une seule phrase complexe, en utilisant soit la coordination, soit la subordination, selon ce qui convient le mieux :
a. Il fait très chaud. Nous ouvrons toutes les fenêtres. (Relie par un mot de liaison indiquant la conséquence.)
b. Je finirai mes études. Je voyagerai. (Exprime une action qui se passera après l’autre, utilise une conjonction de temps ou futur antérieur + futur.)
c. Napoléon perdit la bataille de Waterloo. Cette défaite mit fin à son règne. (Relie par un pronom relatif approprié ; attention à la préposition à ajouter éventuellement devant le pronom.) - Analyse : Pour la phrase suivante, entoure chaque proposition et précise son type (principale, subordonnée relative, subordonnée conjonctive, proposition coordonnée…) : « Lorsque le jour se lèvera, les randonneurs qui se sont reposés reprendront la route et ils avanceront jusqu’à ce qu’ils trouvent un abri. » (Indice : il y a 4 verbes conjugués : se lèvera, se sont reposés, reprendront, avanceront, trouvent… donc 5 verbes en fait, à identifier parmi principale/subordonnées.)
✅ RÉPONSES DES EXERCICES
- a. S (un seul verbe tombe) ;
b. C (deux verbes aime, n’ai, reliés par mais) ;
c. C (deux verbes a…prêté, fonctionne, reliés par que, c’est une relative). - a. Il fait très chaud donc nous ouvrons toutes les fenêtres.
b. Quand je finirai mes études, je voyagerai. (ou Je finirai mes études puis je voyagerai. ou encore Une fois que j’aurai fini mes études, je voyagerai.) c. Napoléon perdit la bataille de Waterloo, qui mit fin à son règne. (on utilise qui pour reprendre « cette défaite », mais comme on formule d’un seul coup, qui se réfère à « la bataille de Waterloo » considérée comme la défaite). - « [Lorsque le jour se lèvera], [les randonneurs qui se sont reposés] [reprendront la route] et [ils avanceront [jusqu’à ce qu’ils trouvent un abri]]. » Découpage : Lorsque le jour se lèvera = subordonnée conjonctive de temps (introduite par Lorsque) qui s’attache à la principale pour indiquer le moment. les randonneurs reprendront la route = proposition principale (sujet les randonneurs, verbe reprendront). qui se sont reposés = subordonnée relative introduite par qui, rattachée à les randonneurs (elle donne une info sur eux). ils avanceront jusqu’à ce qu’ils trouvent un abri = proposition coordonnée par et à la principale (même niveau qu’“ils reprendront la route”). À l’intérieur, jusqu’à ce qu’ils trouvent un abri = subordonnée conjonctive (de temps/condition, introduite par jusqu’à ce que) dépendant de ils avanceront (exprime la limite de l’avancée). En somme : principale = les randonneurs reprendront la route, avec deux subordonnées (lorsque…, et la relative qui…) et une coordonnée (ils avanceront…) elle-même complétée d’une subordonnée (jusqu’à ce que…).)
Voilà, tu as fait un premier tour des bases de la grammaire française ! 🎉 Cela fait beaucoup d’informations, mais avec de l’entraînement et en revenant à ces notes, tu prendras de l’assurance. Classes de mots, fonctions, accords, phrases complexes; ces quatre piliers te permettront d’analyser et de construire des phrases correctement. N’hésite pas à relire les encadrés « À retenir » pour les points clés, à t’exercer régulièrement, et à utiliser les astuces mnémotechniques pour mémoriser les listes et les règles. La grammaire, c’est un peu comme un jeu de construction : une fois que tu sais comment chaque pièce s’assemble, tu peux créer des édifices linguistiques solides et élégants.
Bonne continuation dans ton apprentissage, et n’oublie pas que chaque erreur est une occasion de progresser !

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