1. 🔎 Biographie de Colette
  2. Le contexte des vrilles de la vigne
  3. 🗝️ Les informations clés du recueil
    1. Moments forts :
    2. Sujets principaux
    3. Influences littéraires

🔎 Biographie de Colette

Sidonie-Gabrielle Colette, plus connue sous le nom de Colette, est née le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye, un village pittoresque de la Bourgogne. Fille de Jules-Joseph Colette, ancien capitaine de l’armée devenu percepteur, et de Sidonie Landoy, surnommée Sido, une femme au caractère fort et indépendant, Colette grandit dans un environnement rural qui marquera profondément son œuvre littéraire.​

Colette passe une enfance heureuse à Saint-Sauveur-en-Puisaye, entourée de la nature et des animaux, éléments qui influenceront durablement son écriture. Elle fréquente l’école laïque du village, où elle obtient son certificat d’études en 1885 et son brevet élémentaire en 1889. Son éducation est marquée par l’amour des lettres que lui transmet son père et par l’esprit libre et curieux de sa mère, qui l’encourage à observer le monde qui l’entoure.


En 1893, à l’âge de 20 ans, Colette épouse Henry Gauthier-Villars, connu sous le pseudonyme de Willy, un écrivain parisien de 15 ans son aîné. C’est sous son impulsion qu’elle commence à écrire ses souvenirs d’enfance, donnant naissance à la série des Claudine. Ces romans, publiés entre 1900 et 1903 sous le nom de son mari, connaissent un immense succès grâce à leur ton novateur et à leur fraîcheur. Cependant, cette collaboration littéraire masque une relation conjugale tumultueuse, marquée par les infidélités de Willy et son exploitation du talent de Colette.

Après sa séparation d’avec Willy en 1906, Colette entame une carrière sur les scènes de music-hall, une décision audacieuse pour l’époque. Elle se produit dans des pantomimes et des spectacles de variétés, explorant ainsi une nouvelle forme d’expression artistique. Cette période de sa vie est marquée par sa relation avec Mathilde de Morny, dite Missy, une aristocrate française. Leur liaison, bien que controversée, témoigne de l’audace et de l’indépendance de Colette.


En 1912, Colette épouse en secondes noces Henry de Jouvenel, journaliste et homme politique influent. De cette union naît leur fille unique, Colette Renée, surnommée Bel-Gazou. Durant cette période, elle écrit des œuvres majeures telles que Chéri (1920), qui explore la relation entre une femme mûre et un jeune homme, et Le Blé en herbe (1923), qui traite de l’éveil des sens chez de jeunes adolescents. Ces romans, empreints de sensualité et de finesse psychologique, confirment son statut de grande romancière.


Dans les années 1920, Colette acquiert une maison à Saint-Tropez, qu’elle baptise La Treille Muscate. Cette demeure méditerranéenne devient un havre de paix et une source d’inspiration pour l’écrivaine. Elle y écrit La Naissance du jour (1928), une œuvre introspective où elle célèbre la nature, la solitude choisie et la sérénité de l’âge mûr. Cette période marque une évolution dans son écriture, avec une attention particulière portée aux sensations et aux paysages.

En 1935, Colette épouse en troisième noce Maurice Goudeket, un homme de lettres qui restera à ses côtés jusqu’à la fin de sa vie. Malgré des problèmes de santé croissants, notamment une arthrite invalidante, elle continue d’écrire et de participer activement à la vie littéraire française. En 1945, elle est élue à l’unanimité à l’Académie Goncourt, devenant ainsi la deuxième femme à intégrer cette prestigieuse institution, qu’elle présidera de 1949 à 1954. Elle est également élevée au rang de grand officier de la Légion d’honneur en 1953.


Le 3 août 1954, Colette s’éteint à Paris, affaiblie par l’arthrite qui l’isolait depuis plusieurs années. Malgré le refus de l’Église de lui accorder des obsèques religieuses, elle reçoit un hommage national, une première pour une femme de lettres en France. Son cercueil est exposé dans la cour du Palais-Royal, où une foule de personnalités et d’anonymes vient lui rendre hommage avant son inhumation au cimetière du Père-Lachaise.

Son œuvre, marquée par l’indépendance et l’observation minutieuse du monde, reste une référence incontournable. Romans, nouvelles, chroniques et récits autobiographiques continuent d’influencer la littérature contemporaine et d’inspirer écrivains et artistes. Ses livres, traduits dans de nombreuses langues, célèbrent l’émancipation féminine ainsi que l’exploration des désirs.


Le contexte des vrilles de la vigne

En 1908, Colette publie Les Vrilles de la vigne, un recueil de nouvelles qui explore avec sensibilité et profondeur des thèmes tels que la nature, l’amour, la liberté et la quête de soi. Cette œuvre reflète une période charnière dans la vie de l’auteure, marquée par des transformations personnelles et professionnelles significatives.

Le contexte d’écriture des nouvelles est intimement lié à la trajectoire personnelle de Colette. Après sa séparation d’avec son premier mari, Henry Gauthier-Villars, connu sous le nom de Willy, en 1906, elle s’engage dans une quête d’indépendance artistique et financière. Cette période est également marquée par sa relation avec Mathilde de Morny, dite Missy, une figure influente de l’époque. Ensemble, elles se produisent sur scène dans des pantomimes audacieuses, défiant les conventions sociales et explorant de nouvelles formes d’expression artistique. Ces expériences nourrissent l’écriture de Colette, qui cherche à affirmer sa voix propre et à s’émanciper des influences passées.

L’époque de la publication des Vrilles de la vigne est celle de la Belle Époque, une période caractérisée par une effervescence culturelle et artistique en France. Les innovations technologiques, les transformations sociales et l’essor des arts offrent un terreau fertile pour les écrivains et les artistes. Cependant, cette période est également marquée par des tensions sous-jacentes, préfigurant les bouleversements à venir du XXe siècle. Dans ce contexte, Colette se distingue par une écriture qui mêle sensualité, observation minutieuse de la nature et exploration des sentiments humains.

Sur le plan personnel, Colette traverse une phase de redéfinition de son identité. Libérée de l’emprise de Willy, qui avait publié ses premiers romans sous son propre nom, elle s’affirme comme une écrivaine à part entière. Ses collaborations artistiques avec Missy et ses performances sur scène témoignent de sa volonté de repousser les limites et d’explorer de nouvelles facettes de sa créativité. Cette période est également marquée par une introspection profonde, où Colette s’interroge sur sa place dans le monde, ses désirs et ses aspirations.​

Les Vrilles de la vigne est ainsi une œuvre qui saisit les tensions et les aspirations d’une femme en quête de liberté et d’authenticité. À travers des récits poétiques et introspectifs, Colette invite les lecteurs à partager ses réflexions sur la nature, l’amour et la condition humaine.​


🗝️ Les informations clés du recueil

Année de publication : 1908

Époque littéraire : Belle Époque

Genre : Recueil de nouvelles autobiographiques

Lieu : France, avec des évocations de lieux ruraux et urbains


Moments forts :

Les vrilles de la vigne : La première nouvelle éponyme du recueil est emblématique de l’oeuvre. Un rossignol, pris au piège par les vrilles d’une vigne, refuse de dormir tant que la vigne pousse. Ce récit symbolise la quête de liberté et l’affirmation d’une voix personnelle, à l’image du parcours de Colette elle-même.

Rêverie du nouvel an : Un texte empreint de nostalgie où l’auteure évoque les réveillons de son enfance dans son village natal, contrastant avec son existence parisienne. Cette nouvelle illustre la dualité entre passé et présent, entre simplicité et sophistication.

Chanson de la danseuse : Une réflexion poignante sur le désir et la peur du déclin à travers le portrait d’une danseuse. Ce texte évoque le pouvoir de séduction et le passage du temps, thèmes récurrents chez Colette.

Nuit blanche : Un moment intime et troublant partagé avec son amante, où les pensées vagabondent au fil de l’insomnie. Ce récit met en lumière la complexité des sentiments amoureux et l’incertitude des relations humaines.

Jour gris : Une évocation mélancolique de la nostalgie du passé et de la perte d’une certaine insouciance. À travers une description fine du paysage et des sensations, Colette transpose ses états d’âme dans son rapport à la nature.


Sujets principaux

La nature : Omniprésente dans l’œuvre, la nature est un refuge et un miroir des émotions de Colette. Elle est décrite avec une précision sensorielle qui reflète une relation fusionnelle avec le monde végétal et animal.

L’amour et la liberté : Colette explore les différentes formes de l’amour – passionnel, familial, amical – en insistant sur la nécessité d’une indépendance affective. Ses récits sont marqués par une volonté d’affranchissement des normes et des conventions.

La quête de soi : Le recueil oscille entre souvenirs et introspection, mettant en avant le cheminement intérieur de l’auteure. À travers ces textes, elle cherche à se définir en dehors des cadres imposés par la société et les attentes de son époque.


Influences littéraires

Naturalisme : L’influence du naturalisme est perceptible dans la manière dont Colette décrit avec minutie la nature et les comportements humains. À travers un regard acéré et précis, elle retranscrit le monde avec une fidélité quasi documentaire.

Autofiction : Entre réalité et fiction, son œuvre repose sur des éléments autobiographiques, transformés et réécrits pour exprimer des émotions universelles. Les Vrilles de la vigne marque une étape dans son affirmation en tant qu’écrivaine indépendante, détachée de l’ombre de Willy.

Lyrisme poétique : Colette adopte une écriture poétique et sensorielle, usant de métaphores et d’images évocatrices pour traduire ses sensations et sentiments. Son style fluide et vivant confère à ses récits une dimension presque musicale.



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