« Les hommes, j’ai pitié d’eux, ils m’amusent, je les admire. La plus belle des prières, c’est leur ardeur à me connaître. Et à m’inventer. Les meilleurs d’entre eux, qui se trompent, bien entendu, autant qu’on peut se tromper, j’aime beaucoup ce qu’ils font. Et, de temps en temps, je les aide. À dire n’importe quoi – et même parfois la vérité. À me traîner dans la boue. À m’élever des statues. Je leur souffle des idées, des phrases, des couleurs et des sons. Alors, ils murmurent : « Ça vient d’en haut… » Quand ils chantent, quand ils peignent, quand ils écrivent, leurs musiques, leurs formes, leurs tableaux et leurs mots sont l’encens que je préfère. Si j’étais un homme, je passerais mon temps à les regarder, à les écouter et à les lire. »
— Jean d’Ormesson (C’est une chose étrange à la fin que le monde)

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